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Le procès des viols de Mazan vu par la presse étrangère : « Merci Gisèle »

« Une figure féministe », « une héroïne », « une icône ». En quelques jours, Gisèle Pelicot est devenue un symbole dans les médias français, et bien au-delà : la presse américaine, européenne et même indienne s’est ainsi emparée de son histoire. A l’origine de cette reconnaissance, un acte fort, celui de rendre public son calvaire personnel, dans l’espoir que « la honte change de camp », selon les mots d’un de ses avocats.
Le New York Times souligne l’impact de cette décision : « En ouvrant les portes au public, Mme Pelicot a permis de voir non seulement sa propre vie qui s’effondre et la procédure judiciaire qui entoure le viol, mais également de voir les profils banals et normaux des hommes accusés. De nombreuses femmes lui attribuent le mérite d’avoir démytifié le mythe du violeur monstrueux. »
Le cadre glaçant de cette affaire a suscité l’émoi. « Elle pensait être atteinte d’un début d’Alzheimer ou d’une tumeur cérébrale. Il s’agissait pourtant de quelque chose de plus sinistre : un mari dont elle était amoureuse », narre froidement le quotidien espagnol El Pais. L’hebdomadaire allemand Der Spiegel consacre, lui, un article à Mme Pelicot sous le titre « Gisèle, merci », la qualifiant d’« héroïne pour les femmes du monde entier ». Pour La Libre Belgique, elle est devenue « un symbole, en France et bien au-delà ».
« Bien que le [Washington] Post s’abstienne habituellement de divulguer l’identité des victimes de crimes sexuels, le quotidien fait ici une exception. A la demande de Mme Pelicot elle-même, l’article mentionne son nom d’épouse, raconte le quotidien américain. Elle voulait que le monde sache ce qui lui était arrivé. »
Le procès a également trouvé un écho en Inde, pays régulièrement confronté à des affaires de violences sexuelles. Le Times of India évoque une « France sous le choc », feuilletonnant le procès à chaque prise de parole importante.
De nombreux journalistes étrangers ont été dépêchés à Avignon pour couvrir le procès. Mais c’est également à Mazan, petite commune du Vaucluse où résidait le couple, que les journalistes ont afflué. Andrew Harding, correspondant de la BBC, a notamment cherché à comprendre comment, dans un « village tranquille », une telle tragédie avait pu se nouer en silence, en interrogeant des femmes de la commune. Il a aussi rencontré le maire, dont les propos ont fait polémique.
Si plusieurs médias parlent d’« hommes ordinaires », en évoquant le mari de Gisèle Pelicot, Dominique Pelicot, et ses co-accusés, le quotidien italien La Repubblica apporte une subtilité à son titre : « Francia, sotto processo il branco di uomini ordinari che stuprava Gisèle Pelicot » (« La France juge la meute d’“hommes ordinaires” qui violaient Gisèle Pelicot »). Le terme « « meute » traduit l’idée d’un collectif agissant de manière concertée, soulignant ainsi la dimension collective du crime.
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